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Première parution en 2011, 736 pages, POCKET |

Bref, passons cette digression inopportune et voyons ensemble ce que donne "Glacé". Verdict.

Le commandant Servaz, flic hypocondriaque et intuitif, se voit confier l'enquête la plus étrange de toute sa carrière.
Les assassins qui vous attendent au fond de ces couloirs, dit-il en désignant la porte de son bureau, sont plus monstrueux que les pires créatures qui ont pu hanter vos cauchemars, mademoiselle Berg. Ils sont notre némésis. Notre châtiment pour avoir tue Dieu, pour avoir bâti des sociétés ou le mal est devenu la norme.

L'ambiance est absolument austère et la plupart du temps hostile... On est dans la montagne, dans la neige, en forêt, dans la nuit, dans le froid, sur les routes verglacées et surtout... on se balade dans un hôpital psychiatrique pour grands, très grands malades mentaux. Vous imaginez décor plus glauque? Un HP avec des tueurs en série et violeurs en tous genres dont plus personne ne veut s'occuper partout en Europe... Et parmi eux, un des suspects numéro 1 dans l'enquête !
- La folie est contagieuse, répondit Servaz. Comme la grippe. Voilà une chose que les psychiatres auraient dû comprendre depuis longtemps.
- Contagieuse? fit Marchand, dérouté.
- Elle ne saute pas d'un individu à l'autre comme la grippe, précisa Servaz. Mais d'un groupe de population à un autre. Elle contamine toute une génération. Le vecteur du paludisme, c'est le moustique. Celui de la folie, ou du moins son vecteur préféré, ce sont les médias.
Celle-ci part dans tous les sens et pourtant on suit aisément, on fait les recoupements nécessaires grâce à la plume de Minier qui nous guide parfaitement. L'intrigue alterne 2/3 du point de vue du commandant Servaz (et parfois de ses collègues) et 1/3 de Diane, la nouvelle psychologue de l'HP, qui découvre rapidement que rien n'est tout à fait normal dans cet établissement.
Je trouve dommage que tout cela ne se recoupe pas plus à la fin... Les deux points de vue restent trop isolés tout au long du livre, même sur les dernières pages lorsqu'ils finissent par se rencontrer.
En outre, il reste un ou deux points (mineurs, heureusement) non éclaircis sur la fin... Cela fait planer un mystère qui pour moi n'était pas nécessaire, comme si l'auteur n'avait pas su achever les différentes énigmes qui jonchent le livre. C'est là le seul point faible de ce superbe polar glaçant !
Les fausses pistes sont nombreuses mais on ne devine pas la fin (pour moi c'est quasi miraculeux) et on se laisse agréablement berner ou surprendre.
- Comment fait-on pour être flic de nos jours ? Demanda-t-il sans répondre à la question. Quand la corruption est générale, quand tout le monde ne pense qu'à s'en mettre plein les poches ? Comment fait-on la part des choses ? Est-ce que que ça n'est pas devenu terriblement compliqué ?
- Oh non, c'est très simple au contraire, dit Servaz. Il y a deux sortes de gens : les salauds et les autres. Et tout le monde doit choisir son camp. Si vous ne le faites pas, c'est que vous êtes déjà dans celui des salauds.
Ce qui est certain, c'est que je place Bernard Minier dans les auteurs de polar à suivre (ça tombe bien, j'en ai deux qui m'attendent dans ma PAL, vive les vide-greniers) !

NB: Le livre a été adapté pour la télévision, mini-série avec Charles Berling sur M6.
Mes p'tites étoiles:
Mais, tout cela n'est que mon humble avis.
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