


Le film m'a vraiment prise aux tripes. C'est une sorte de huis-clos psychologique, à la fois dans la bulle de la louloute malade, dans l'immeuble, dans cette brume toxique... Le spectateur est complètement abandonné avec les personnages. Comme eux, on ne sait rien de ce qui se passe, si ce n'est qu'un séisme a eu lieu au nord de l'Europe.
Ici, on n'est pas dans un grand film de SF tout droit sorti du porte-monnaie d'Hollywood. On est dans une sorte de cocon irrespirable pendant 1h30, dont on est quasi sûr de ne pas sortir tout au long du film, tant les nouvelles sont mauvaises ou inexistantes.
On se concentre sur l'histoire de ce bon père de famille, joué par notre bien-aimé Romain Duris, qui prend les choses en main, comme il peut, pour sauver sa fille prisonnière de sa bulle, pour comprendre l'ampleur des dégâts, pour savoir si oui ou non, il y a des chances de survie...
Pas de muscle, de répliques cultes, de blague déplacée, de testostérone et d'hélicoptères qui arrivent en grandes pompes avec Dwayne Johnson. Aucun cliché. Fuyez si vous pensez voir un énième "2012", "Le jour où la Terre s'arrêta" ou encore "Prédictions". De toute façon, même s'il y avait l'envie il n'y aurait pas le budget.
Et c'est ce qui m'a carrément conquise. J'ADORE la science fiction sans effets spéciaux de folie (et encore, ici, voir tout Paris immergé dans un brouillard toxique, c'était splendide!). Je préfère l'intimiste, mille fois plus réaliste lorsqu'il s'agit de tenter de s'identifier. Pour moi, Dans la Brume a tout bon.
Le courage de ces deux parents séparés mais bons amis, le stoïcisme du couple de voisins octogénaires absolument adorables et encore amoureux, le bordel sans nom dans les rues jonchées de cadavres... Voilà, si c'est la fin du monde, alors c'est bien plus réaliste que la Terre qui se rebelle pour la énième fois parce que ohlala les humains la maltraitent vraiment trop.
On ne sait (et on ne saura) rien de ce qui se passe et cela laisse la place à toute votre imagination. C'est parfait ainsi.
Dans la Brume m'a coupée le souffle, m'a tirée des sanglots, m'a transportée dans un futur proche (les technologies sont avancées mais on n'est pas dans un Luc Besson, ouf). On prend conscience qu'il suffirait de peu (une brume toxique visiblement dégagée par la planète suite à un tremblement de Terre) pour anéantir une très, très grande partie de la population.
Je suis sortie en reprenant mon souffle, en séchant mes larmes, en souriant de l'agréable petit twist final, et en me disant: "Et si c'était moi?"


Mais, tout cela n'est que mon humble avis!
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