Vertige - [Franck Thilliez] ou comment j'ai eu froid sous ma couette en lisant ce polar glacial



 Personne ne sait où vous vous trouvez, sauf moi, mais je ne pense pas vous être d’un secours quelconque, là où je suis. Et croyez-moi, on ne vous retrouvera jamais. Comprenez bien que vous allez tous mourir. Le tout est de savoir combien de temps vous tiendrez. Et pourquoi.

 Après de l'historique, du fantastique et autres, j'ai été plus que ravie de dévorer en deux soirées ce polar de Franck Thilliez, mon chouchou juste après Lemaître. Ça fait du bien de revenir à un de ses genres de prédilection!


Jonathan, ancien alpiniste, se réveille au milieu de nulle part, enchaîné, avec son chien et  deux autres hommes inconnus. Ils semblent tous les quatre emprisonnés dans une grotte. Autour, des objets mystérieux, d'étranges messages, des photos, un coffre cadenassé... Pourquoi? Comment sortir? Le danger est-il à l'intérieur? Jusqu'où peut-on aller pour survivre?
L'homme est une bête lorsqu'il est confronté à l'enfermement.
 Si je l'ai dévoré en deux soirées, c'est bien parce que ce livre m'a prise aux tripes, vous l'aurez deviné. Avant même d'être un pur polar, c'est surtout une histoire de survie en huis-clos. Et c'est passionnant à lire. Les deux premiers tiers du bouquin sont consacrés à la vie qui s'organise dans ce gouffre gelé. Comment gérer l'eau? Les quelques vivres? Le froid qui tue à petit feu? Le gaz? Alors ça se dispute, ça manigance, ça mijote, ça change de camp, ça se réconcilie, ça pète des plombs... J'ai vraiment été transportée avec eux, à me demander comment moi je réagirai; aurai-je la force mentale et physique pour endurer cette épreuve? En plus, notre héros a une relation très particulière avec son chien, cela m'a fait mouiller mes yeux (parce que ma chienne je l'aime d'amour mais on s'en fout).

Chaque personnage oscille entre plusieurs pans de personnalité, passant de faible à leader, de sympa à cruel et inversement. J'ai trouvé cela assez réaliste, car la force de caractère n'est pas donnée à tout le monde et elle peut apparaître ou disparaître selon l'épreuve endurée. On ne sait jamais vraiment qui on est tant qu'on a pas vécu ce genre de situation, non? Chaque problème qui doit se poser finit inéluctablement par se poser: que faire lorsqu'il n'y a plus rien à manger? lorsqu'il n'y a plus de gaz? lorsque l'on tombe malade?... Et j'en passe, exprès pour ne rien vous dévoiler!
L'auteur parle du froid avec beaucoup de détails; les effets sur le corps et le mental, les choses à faire pour l'endiguer... C'est presque instructif pour qui se perdrait en montagne! J'y étais, sous ma couette avec ma bouillotte...
Une goutte d'eau s'écrase sur mon cou. Elle glisse dans ma nuque et me frigorifie. On dirait la caresse de la mort.
La fin est assez surprenante je dois dire, et je ne l'avais pas vue venir. Certains penseront peut-être qu'elle est tirée par les cheveux. (C'est un peu vrai.) Elle mérite au moins d'être imprévisible, voire (très) discutable et de poser pas mal de questions... Pas forcément évidente à comprendre. Limite, à relire certains passages du livre... Mais, c'est ça qui est intéressant, non?
La fin de l'espoir est le commencement de la mort.
Ce n'est pas de la grande littérature forcément, mais le style de Thilliez, même s'il est parfois redondant dans ses rebondissements et ses fins de (court) chapitre à suspense, a le mérite de vous emporter totalement et de clairement vous faire oublier l'heure. C'est ultra efficace et très divertissant.

Bref, c'est mon  cinquième Thilliez, je ne saurai les classer, je leur trouve tous quelque chose. (En fait, je crois que je manquerai toujours un peu d'objectivité pour parler de cet auteur...) Celui-là aura le mérite de m'avoir tenue en haleine. Impossible de le lâcher! 
Je déteste les glaciers, ils régurgitent les cadavres des alpinistes malheureux, les piègent de leurs crevasses, ils témoignent avec une rage millénaire, que la nature est une tueuse d'hommes.
Mes p'tites étoiles:

A ceux qui auraient lu le livre et pour qui la fin parait étrange, voici un petit indice glané au fil de mes recherches internet (surlignez!): la réponse se trouve dans les différences entre les deux photos... celle prise avec Michel et Farid et celle qui se trouve dans le livre de Jonathan à la toute toute fin... Elles ne sont pas identiques d'après la description, ce qui pousse à conclure que notre héros est bel et bien fou.

Commentaires

  1. J'ai aussi beaucoup aimé ce thriller ! Et j'ai aussi mouillé mes yeux avec le chien ;)

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    1. Je m'y voyais! Enfin, plutôt, je me demandais jusqu'où j'aurai pu aller, moi...

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