![]() |
Editions France Loisirs, 2015, 352 pages (existe en poche) |

Aller, il suffit: passons aux choses sérieuses. J'ai lu un super livre. Je l'ai chopé à un vide-grenier: une bibliothèque municipale vidait ses rayons et on donnait la somme qu'on voulait. #razziadelivres

Le temps ne guérit pas: il se contente d'enfouir.

Ce n'est pas la manière dont les choses arrivent qui compte, c'est la raison pour laquelle elle se produit.
Le livre se divise en 5 parties: le temps de la
colère, de la haine, de la vengeance; de l'amertume et du pardon, ce qui suit une trame assez logique, que l'auteure parvient à respecter dans le déroulé de son intrigue. Car il s'agit d'un roman choral, ce qui aurait pu lui compliquer la tâche. Chaque partie du livre laisse s'exprimer tour à tour les 4 protagonistes qui gravitent autour de Milo: Céleste, sa mère, Lino, son père, Marguerite, sa tante et Jeanne, sa grand-mère. L'histoire avance ainsi, ce qui évite les répétitions ou les retours en arrière pour lire le point de vue d'un autre personnage.
Autant vous dire de suite que la plume de Valérie Tong Cuong (totalement, mais totalement inconnue pour ma part) est divine. Elle m'a fait penser à un mélange entre De Vigan et Tatiana De Rosnay, ce qui est un fucking compliment.
On ne possède rien, jamais. Surtout pas l'amour.
L'auteure nous offre avec une très grande finesse et toujours énormément de justesse le décryptage des sentiments, des émotions, des réactions des personnages, dont les secrets éclatent petit à petit, se répercutant les uns sur les autres comme une file de dominos qui s'écroulent. Chaque personnage, notamment de par l'utilisation de la première personne du singulier, est extrêmement bien travaillé, cohérent dans ses réactions et ses erreurs. Je n'irai pas jusqu'à dire que je m'y suis attachée (à part peut-être Marguerite, qui prend cher dans l'histoire!), plutôt que j'ai été fascinée et complètement accro à leur histoire familiale. Valérie Tong Cuong nous livre une sorte de petite saga pleine de rebondissements et de suspense. De chapitre en chapitre, les révélations éclatent et c'est absolument jouissif (enfin moi je trouve ça jouissif). Même si le petiot Milo reste en toile de fond, on en parvient presque à l'oublier tant les problèmes de fond refont surface. Et pourtant, sa guérison ne tient qu'à la résolution de tous ces problèmes, justement... Car tout le monde autour de lui a sa part de responsabilité dans ce tragique accident, mais (héhé) jusqu'à quel point?
Il faut croire que le silence était une évidence pour chacun de nous, pourtant aujourd'hui je sais que c'était une erreur, c'était laisser l'infection se développer en toute discrétion, c'était nous condamner à perpétuité, parce qu'il y a des secrets dont il faut parler tout de suite ou plus jamais, et voilà où nous en sommes aujourd'hui, il ne me supporte plus et à travers moi il éprouve le souvenir de sa faiblesse, de ses désirs de vie et de mort mêlés.
J'ai du coup particulièrement apprécié que les points de vue se répondent les uns aux autres, pour réaliser que tout n'est que question de... point de vue justement! Chacun à un son de cloche, lié à son interprétation des choses, et bam, tout est remis en question lorsqu'on aborde le chapitre suivant avec la version d'un autre personnage. La vraie vie, quoi. Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son...
Quand perd-on la capacité à être joyeux ? A quel âge enterre-t-on l'enfant que nous fûmes ? Pourquoi commet-on cette erreur stupide ?

Mes p'tites étoiles:
Mais, bien sûr, tout cela n'est que mon humble avis.
J'ai adoré ce roman ! Je te conseille "L'atelier des miracles" ou son dernier roman "Par amour" ! :)
RépondreSupprimer